Un Credo de Vivaldi

Publié le par Le Fantôme

A l'occasion du prochain concert de l'ensemble vocal du Ménestrel le samedi 16 décembre prochain, un petit coup de projecteur sur cette oeuvre du prêtre roux assez peu connue.
Composée entre 1713 et 1719, à l'époque où il occupe le poste de maître de choeur à la Pietà de Venise, cette oeuvre sacrée est la seule de ses pièces sans solo à contenir plus d'un seul mouvement.
Reprenant le texte intégral de la liturgie catholique, la structure en chiasme de l'oeuvre avec ses 1er et 4ème mouvements dans la même tonalité et au même tempo prend le parti de montrer le début et la fin de toute chose.
Le premier mouvement "Credo in unum deum" fait cohabiter dans deux univers distincts le choeur et l'orchestre, les laissant se supperposer dans une sorte d'osmose naturelle.
Le second, "Et incarnatus est" est assez traditionnel de la vision de l'incarnation du Christ avec un tapis de cordes simple quoique souvent surprenant par sa progression harmonique.
Passage poignant et d'une intense émotion, le troisième mouvement "Crucifixus" nous fait réellement vivre la montée au Calvaire et la crucifixion. En optant pour une tonalité de do majeur, Vivaldi offre une partition pourtant pleine d'altérations, toutes en dièses et bécarres en forme de croix (qui se traduisent d'ailleurs par le terme Kreuze en Allemand) pour renforcer la tension graphique présente à la simple lecture du manuscrit. Les croches rythmiques des violoncelles symbolisent à merveille le chemin de croix que chaque pupitre commente avec compassion et douleur.
Le final "Et resurrexit" conclut l'oeuvre dans le même mouvement qu'elle avait commencé, se concluant cependant par une fugue poussée en avant vers l'espoir d'une nouvelle vie après la mort.

Edit : il ne s'agit pas là de l'unique credo composé par Antonio Vivaldi. En effet, une autre oeuvre en 6 mouvements est basée sur ce texte, il s'agit du Credo RV592 en sol

Illustration: portrait Anonyme d'Antonio Vivaldi

Publié dans Oeuvres

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